Page De Garde Catéchèse

Ah, la page de garde de catéchèse... Un monument de l'enfance, un Everest de créativité (ou, plus souvent, d'inactivité créative). Soyons honnêtes, qui n'a jamais passé plus de temps à décorer cette satanée page qu'à réellement apprendre les bases du christianisme ? Je vous vois, là, avec votre auréole de sainteté feinte! On est tous passés par là.
Le concept, décortiqué avec amour (et un brin de sarcasme)
L'idée de la page de garde est, en théorie, charmante. Un moyen d'introduire le cahier de catéchèse avec un soupçon d'originalité et d'afficher fièrement son nom, tel un chevalier portant ses couleurs. Dans la pratique, c'est souvent un champ de bataille où s'affrontent le manque d'inspiration, la colle qui refuse de coller et les feutres qui, bien sûr, ont décidé de sécher juste au moment crucial.
Les incontournables de la page de garde (et comment les éviter... ou pas)
- Le titre "Catéchèse" écrit en lettres capitales et souvent penchées: Parce que, soyons clairs, c'est le titre le plus important de toute notre existence à ce moment précis. L'inclinaison est, on l'imagine, une subtile référence à la difficulté de la chose... ou juste un manque flagrant de motricité fine.
- Un dessin (souvent maladroit) de Jésus: Avec sa barbe impeccable et son regard empli de bienveillance... ou, plus probablement, une vague silhouette vaguement humaine avec des yeux qui louchent. On apprécie l'effort, hein.
- Des colombes (parce que la paix, tout ça): Généralement, elles ressemblent plus à des poulets déplumés, mais l'intention est là. Bonus si elles tiennent un rameau d'olivier qui ressemble à une branche de brocoli.
- Le nom de l'enfant (écrit avec des paillettes, si possible): Parce que l'humilité, c'est surfait. Et parce que les paillettes, c'est toujours une bonne idée. (Spoiler alert: c'est faux. Les paillettes sont toujours une mauvaise idée. Demandez à vos parents.)
Et n'oublions pas la mention obligatoire du nom de la paroisse ! Écrit souvent en minuscule, comme si on avait un peu honte de l'avouer. Genre "euh... je suis obligé d'aller à la paroisse Sainte-Tartine-sur-Fromage... c'est pas de ma faute !".
Les techniques (plus ou moins) élaborées
Certains, les vrais pros de la page de garde, maîtrisaient l'art du collage à la perfection. Des images pieuses découpées dans des magazines poussiéreux, savamment agencées pour créer un chef-d'œuvre... enfin, un truc à peu près cohérent. D'autres, moins habiles, se contentaient du dessin au feutre, souvent avec un résultat... disons... surprenant. Et puis il y avait ceux qui comptaient sur l'aide de leurs parents (oui, je vous vois, petits tricheurs!). Soyons honnêtes, la page de garde était parfois plus le reflet du talent artistique des parents que de l'enfant lui-même.
Mais au final, l'important n'était-il pas de participer ? De créer, d'exprimer sa foi (ou du moins, son envie d'en finir avec la catéchèse et d'aller jouer aux billes) ? Probablement pas. Mais avouons-le, on en garde tous un souvenir ému (ou hilare).
Et la catéchèse, dans tout ça ?
Bien sûr, pendant qu'on s'échinait à décorer notre page de garde avec une ferveur digne des grands maîtres, on oubliait peut-être un peu l'objectif premier de la catéchèse : apprendre à connaître Dieu (et à ne pas voler de bonbons pendant la messe). Mais bon, c'est pas grave. On avait une superbe page de garde !
En conclusion, la page de garde de catéchèse, c'est un peu comme un péché mignon : on sait que c'est pas vraiment utile, mais on adore ça quand même. Et puis, soyons honnêtes, c'est souvent plus intéressant que le contenu du cahier lui-même. Alors, la prochaine fois que vous en croisez une, regardez-la avec tendresse. Elle vous rappellera une époque où les paillettes étaient la solution à tous les problèmes... et où l'on croyait encore au Père Noël (ou à l'existence d'une colle qui colle vraiment). Et si vous avez encore votre cahier de catéchèse, gardez-le précieusement. C'est une preuve irréfutable que, un jour, vous avez cru à quelque chose... ou du moins, que vous avez fait semblant. N'est-ce pas là le début de la sagesse ?

















