Premiere Page Cahier De Musique

Ah, la première page d'un cahier de musique. On dirait le Mont Everest de la créativité! Une page blanche, immaculée, qui nous fixe avec l'intensité d'un chat qui attend sa pâtée. C'est le moment crucial où on se dit, "C'est bon, je vais composer un chef-d'œuvre! Un truc qui fera pleurer Mozart et danser Booba en même temps!"
Ensuite, la réalité nous frappe comme une casserole qui tombe du placard. La question existentielle se pose : Que mettre sur cette satanée page?
Le dilemme du titre
Le titre. Oh, le titre! C'est comme choisir le nom de son premier enfant. On veut un truc mémorable, mais pas trop ringard. On veut quelque chose de profond, mais pas trop prétentieux. Et surtout, on veut éviter de se taper la honte si, finalement, on n'écrit que trois notes qui sonnent comme un chat qu'on étrangle.
On se retrouve alors à gribouiller une dizaine de titres potentiels : "Mélodie de l'Aube" (trop classique), "Cris du Désespoir" (trop dramatique), "La Danse du Canard Boiteux" (trop... honnête?).
L'angoisse de la belle écriture
Puis vient l'écriture elle-même. Soyons honnêtes, qui écrit parfaitement sur une première page? On essaie d'appliquer la calligraphie de Moines copistes, mais on finit toujours avec une police d'écriture digne d'un médecin sous caféine. Les clés de sol ressemblent à des escargots qui ont pris un coup de soleil. Les barres de mesure sont plus penchées que la tour de Pise.
Et les notes? N'en parlons pas! Certaines sont tellement rondes qu'on dirait des petites boules de Noël. D'autres sont tellement plates qu'on dirait qu'elles ont été écrasées par un rouleau compresseur.
L'erreur fatale! Une goutte d'encre qui décide de se rebeller et de transformer votre "Do" en une tache informe qui ressemble à un éléphant qui a éternué. La panique! On sort le Tipp-Ex, on essaie de camoufler le carnage, mais c'est peine perdue. L'éléphant reste là, à nous narguer.
Les gribouillis philosophiques
Alors, on abandonne la perfection. On commence à gribouiller des petits dessins sans intérêt : un cœur transpercé d'une flèche, un smiley qui pleure, le logo de son groupe de rock imaginaire. On griffonne des citations philosophiques piochées au hasard : "La musique adoucit les mœurs" (ah bon?), "Le silence est d'or" (sauf pendant un concert!), "J'ai faim" (plus personnel, mais tout aussi pertinent).
Et puis, finalement, la première note arrive. Timidement. Un petit "Do" qui se pose là, au milieu de ce champ de bataille graphique. Il est seul, vulnérable, mais il est là. Le commencement! Peut-être pas un chef-d'œuvre, peut-être pas de quoi faire trembler les plus grands compositeurs, mais votre commencement.
Alors, la prochaine fois que vous serez confronté à cette première page blanche, respirez un grand coup. Amusez-vous. Gribouillez. Tachez. Laissez libre cours à votre créativité, même si elle ressemble plus à un chantier qu'à un jardin à la française. Après tout, la musique, c'est avant tout du plaisir! Et si le résultat est catastrophique, vous pourrez toujours dire que c'était de l'art abstrait.
Et n'oubliez pas : même les plus grands génies ont commencé par gribouiller des escargots-clés de sol! (Enfin, j'imagine...)
















