Page De Garde Lutin

Ah, la page de garde Lutin... rien que le nom évoque des souvenirs, non ? C'est un peu comme l'odeur de la craie et de la colle Cléopâtre mélangées, un voyage direct dans le passé. Vous vous souvenez, l'époque où le summum de la créativité consistait à détourer des images de magazines avec une paire de ciseaux aux lames émoussées, tout ça pour embellir la première page de votre cahier ?

C'était *LE* projet artistique du début d'année scolaire. Bien plus important que n'importe quel devoir de maths, soyons honnêtes ! Car avouons-le, qui se souciait vraiment de Pythagore quand on pouvait passer des heures à perfectionner son chef-d'œuvre en papier ?

Le Lutin: Une Star Incontestée

Mais pourquoi le Lutin, précisément ? Pourquoi pas Picsou ou les Schtroumpfs ? Bonne question. Le Lutin, c'était un peu comme le Justin Bieber de la papeterie scolaire dans les années 80 et 90. Il était partout ! Sur les cahiers, les classeurs, les agendas... Impossible d'y échapper. Il symbolisait un peu toute une époque. Le Lutin, c’était un peu comme la Madeleine de Proust de notre enfance. Une simple image et hop! Un torrent de souvenirs qui nous submerge.

On utilisait tout et n'importe quoi pour créer notre page de garde. Des chutes de papier peint, des vieux autocollants (souvent décollés à moitié, soyons honnêtes), des photos de famille qu'on avait récupérées subrepticement dans l'album photo de nos parents (désolé, Maman!).

C'était une compétition silencieuse, bien sûr. Tout le monde voulait avoir la page de garde la plus originale, la plus belle, celle qui ferait pâlir d'envie tous les camarades de classe. Un peu comme les concours de châteaux de sable à la plage, mais en plus artistique (et moins sablonneux).

Techniques de pointe (ou presque)

Les techniques étaient variées. Certains étaient des pros du coloriage aux feutres (ceux qui avaient la chance d'avoir une boîte de feutres Stabilo étaient considérés comme des VIP). D'autres se la jouaient minimalistes avec un simple nom calligraphié et un dessin discret. Et puis il y avait ceux qui optaient pour le collage maximaliste, où le Lutin était entouré d'une armée d'étoiles, de cœurs et de motifs géométriques plus ou moins réussis.

Il y avait toujours ce camarade qui avait le don de dessiner un Lutin parfait, identique à celui des cahiers. On se demandait secrètement s'il avait triché en décalquant. Mais bon, on était trop occupés à essayer de coller nos paillettes sans en mettre partout pour vraiment s'en soucier.

Et puis venait le moment fatidique : la présentation de la page de garde devant toute la classe. Un mélange d'excitation et d'appréhension. On espérait secrètement que la maîtresse (ou le maître) apprécierait notre travail. Mais au fond, le plus important, c'était la fierté d'avoir créé quelque chose d'unique, de personnel. Une œuvre d'art éphémère, destinée à être recouverte de gribouillis et de notes de cours, mais qui restait gravée dans nos mémoires.

Alors, la prochaine fois que vous tomberez sur un vieux cahier Lutin dans un carton au grenier, prenez un instant pour sourire. C'est un petit bout de votre enfance qui vous fait signe. Et qui sait, peut-être que l'envie vous prendra de recommencer... juste pour le plaisir.