Page De Garde Cahier Du Jour

Ah, la page de garde du cahier du jour... Un rite de passage pour tous les écoliers, un moment de créativité... ou pas. C'est un peu comme la carte de visite de ton cahier, la première impression qu'il donne. Et soyons honnêtes, elle peut en dire long sur toi.
Tu te souviens, toi ? L’excitation (ou la panique) de recevoir un tout nouveau cahier, tout propre, tout vierge. Et puis, BAM! La mission: personnaliser cette première page, y graver ton identité d'écolier.
C'était l'occasion de montrer tes talents artistiques, même si tes "talents" se limitaient à gribouiller des soleils avec des lunettes de soleil et des maisons qui ressemblaient plus à des boîtes à chaussures qu'à des demeures accueillantes. Mais bon, l'intention y était!
Souvent, le résultat ressemblait à un champ de bataille de crayons de couleur, de feutres baveux et de gommettes mal collées. On se retrouvait avec une page de garde tellement surchargée qu'on se demandait s'il restait de la place pour écrire la date du jour.
Le choix crucial des décorations
Alors, comment décorer cette fameuse page de garde? C'était un dilemme cornélien.
Option 1: la sobriété élégante. Un simple cadre tracé à la règle, ton nom écrit en calligraphie (enfin, on essayait), et une petite fleur discrète dans un coin. L'option du "je suis un élève sérieux et organisé". On la choisissait souvent par dépit, quand on avait épuisé toutes les autres idées et qu'on était à deux doigts de la crise de nerfs.
Option 2: le festival de couleurs. Ici, on laissait libre cours à son imagination. Des arcs-en-ciel bicolores (ou tricolores, si on avait le courage), des animaux imaginaires, des motifs géométriques dignes d'un cours de mathématiques... Le but était de faire saigner des yeux le prof dès qu'il ouvrait ton cahier.
Option 3: le thème imposé. Parce que, soyons réalistes, parfois, la maîtresse ou le maître avait une idée très précise de ce qu'il/elle voulait voir. "Une page de garde sur le thème de l'automne!" ou "Un dessin représentant la solidarité!". Là, c'était le début de la prise de tête. Fallait-il coller des feuilles mortes? Dessiner des écureuils? Représenter des enfants se tenant la main en souriant béatement? Le stress!
Les outils du parfait petit artiste
Le kit de survie pour la page de garde incluait: des crayons de couleur (toujours au moins un cassé), des feutres (dont au moins un qui ne marchait plus), une règle (souvent utilisée comme arme de jet), une gomme (qui laissait des traces suspectes sur le papier), et des ciseaux (pour découper des images dans des magazines ou... dans le cahier du voisin, en douce).
Et les gommettes! Ah, les gommettes! Elles étaient la solution à tous les problèmes. Un trou dans le papier? Une gommette! Une page trop vide? Une gommette! Une envie irrépressible de décorer? DES GOMMETTES PARTOUT!
Aujourd'hui, quand je vois un cahier avec une page de garde un peu bancale, un peu kitch, un peu... ratée, je ne peux m'empêcher de sourire. Ça me rappelle ces heures passées à essayer de dompter les crayons de couleur, à vouloir créer la page de garde parfaite... qui, bien souvent, finissait par ressembler à un joyeux bordel organisé. Et c'était ça, la magie du cahier du jour.
Finalement, l'important, c'était de s'amuser, non ? Et peut-être, juste peut-être, de réussir à écrire la date du jour sans déborder.
















