Page De Garde Cahier De Littérature

Ah, la page de garde du cahier de littérature... Un territoire vierge, une opportunité en or de s'exprimer... ou de se planter complètement! C'est un peu comme choisir sa tenue pour un premier rendez-vous : on veut faire bonne impression, mais sans en faire trop. On vise le "effortless cool", mais on finit souvent par ressembler à un sapin de Noël sur le retour.
Le dilemme artistique : Picassso ou gribouillis de CP ?
On se souvient tous de ces pages de garde méticuleusement décorées, où chaque personnage de livre était parfaitement reproduit, chaque titre calligraphié avec une précision chirurgicale. C'était l'œuvre d'art ultime. Puis, il y avait nous, avec notre bonhomme allumette qui ressemblait plus à une victime de la foudre qu'à Roméo. Et soyons honnêtes, le "Roméo" en question était souvent étiqueté "Romo" parce que...l'orthographe, c'était pour le cours de français, pas pour la page de garde!
La question fatidique se posait donc: est-ce qu'on se lance dans une tentative désespérée de copier la Joconde à la craie grasse, ou est-ce qu'on assume fièrement nos talents de gribouilleur en chef ? Souvent, le résultat se situait entre les deux: un mélange informe de couleurs douteuses et de tentatives ratées de citations littéraires.
La poésie et le Post-it : une histoire d'amour compliquée
Parce que oui, la page de garde, c'était aussi l'endroit idéal pour afficher sa citation littéraire préférée. Du Baudelaire dark et torturé au Prévert plus léger, on y trouvait de tout. Enfin...presque. Souvent, la citation était recopiée à la va-vite sur un Post-it trouvé au fond du sac, collé de travers et à moitié décollé. Un peu comme notre motivation pour les devoirs de français, en fait.
Et si on était vraiment ambitieux, on ajoutait une petite illustration à côté. Une rose fanée pour symboliser la mélancolie, un nuage orageux pour évoquer le spleen...ou, soyons réalistes, un soleil souriant parce que...bah, on aimait le soleil. L'interprétation, c'était pour plus tard!
La chasse au Tipp-Ex
L'ennemi juré de toute page de garde digne de ce nom : la faute d'orthographe. C'est là que le Tipp-Ex entrait en scène, notre allié indispensable. Mais attention, l'utilisation du Tipp-Ex était un art en soi. Trop peu, et la faute restait visible, tel un vilain fantôme du passé. Trop, et on se retrouvait avec une grosse tache blanche qui ressemblait à un champignon atomique littéraire.
Le pire, c'était quand le Tipp-Ex séchait et qu'on réalisait qu'il fallait réécrire par-dessus. Un peu comme essayer de réparer une erreur en en commettant une autre. Une métaphore de la vie, en somme!
L'héritage de la page de garde : souvenirs, souvenirs...
Aujourd'hui, en regardant ces vieux cahiers de littérature, on ne peut s'empêcher de sourire. Ces pages de garde imparfaites, ces gribouillis maladroits, ces citations mal orthographiées... Elles témoignent d'une époque, d'une insouciance, d'une passion (parfois timide) pour la littérature.
Alors, la prochaine fois que vous croiserez un cahier de littérature, prenez un instant pour admirer sa page de garde. Car derrière ces quelques lignes et ces quelques dessins, se cache une part de l'âme de son créateur. Et peut-être, un peu de la vôtre aussi.

















